People of Body&Fit - Fleur Jong
Avec la rubrique People of Body&Fit, nous montrons qu’il y a différentes façons d’être en forme, et que l’idée d’être « fit » prend un sens différent pour chacun et chacune d’entre nous. Nous donnons aujourd’hui la parole à notre nouvelle athlète Body&Fit : Fleur Jong. Fleur est une athlète paralympique qui fait sensation sur la piste d’athlétisme avec ses lames. Titulaire d’un record du monde sur 100 mètres et en saut en longueur, elle est actuellement LA sportive à suivre dans le monde de l’athlétisme. Et nous n’avons même pas encore mentionné sa médaille d’or paralympique… Laissez-vous passionner par l’histoire inspirante de Fleur.
Body&Fit en conversation avec Fleur Jong
Body&Fit : Hey Fleur, bienvenue dans la team Body&Fit ! Nous sommes extrêmement fiers de te compter parmi nos athlètes et nous aimerions en savoir plus sur toi. Peux-tu commencer par nous parler de ton enfance ?
Fleur : « J’ai appris dès mon enfance à être indépendante. Il y a beaucoup d’entrepreneurs dans ma famille. Et la mentalité a toujours été : si tu veux quelque chose, alors fonce et élabore un plan. Cette mentalité de fonceuse m’a énormément aidée dans ma carrière d’athlète. »
Body&Fit : As-tu toujours été sportive ?
Fleur : « Oui, j’ai grandi en étant très sportive. J’ai fait du tennis et de la danse, entre autres. Je ne restais jamais assise. Mais à l’âge de 16 ans, j’ai attrapé une bactérie dans le sang. Cette bactérie a provoqué une sorte d’état de choc dans mon corps. Mon sang ne circulait plus dans mes membres, ce qui a entraîné leur nécrose. Mes pieds et mes doigts ont dû être amputés. C’est à ce moment-là qu’a commencée la deuxième partie de ma vie. Tout ce qui était auparavant acquis ne l’était plus. J’ai dû tout réinventer. C’était assez bouleversant. Parfois, on ne sait plus où donner de la tête. »
Body&Fit : Considères-tu donc qu’il y a deux périodes différentes dans ta vie ? Avant et après la bactérie ?
Fleur : « Oui, c’est bien ça. Mon état d’esprit est très différent maintenant. Je suis toujours la même personne, bien sûr. Je suis toujours très impulsive, mais je suis devenue beaucoup plus entreprenante en termes d’objectifs et d’ambitions. J’ai gagné en confiance. Si je veux quelque chose, je me lance, tout simplement. Je n’avais vraiment pas cette mentalité auparavant. À l’époque, j’étais surtout occupée à me découvrir moi-même. À cause de la bactérie, je suis devenue adulte très rapidement. On est rapidement confronté à soi-même, on devient dur. La jeune fille insouciante et légère a disparu pendant plusieurs années. Mais je la retrouve lentement. Maintenant, je peux faire tellement de choses amusantes. Il y a tellement d’opportunités, tellement d’objectifs, et je peux vraiment en profiter à nouveau. »
Body&Fit : Comment as-tu découvert que l’athlétisme était fait pour toi ?
Fleur : « Après avoir perdu mes jambes, j’ai reçu des prothèses. J’ai décidé d’apprendre à très bien marcher avec ces prothèses. C’est pourquoi j’ai participé à une journée pour les talents paralympiques. Juste pour me familiariser avec cet univers et voir quels sports étaient envisageables avec des prothèses. Après tout, j’avais un nouveau corps, et cela incluait aussi de trouver un nouveau sport. À l’athlétisme, j’ai vu ce que les gens pouvaient faire avec leurs prothèses au quotidien. Marcher, courir, sauter, lancer… Je me suis alors dit qu’il fallait que j’apprenne tout ça aussi. Si je veux apprendre à bien marcher et courir avec mes prothèses, je dois être très habile en athlétisme. Les lames et le sport de haut niveau sont venus beaucoup plus tard, ce n’était pas du tout prévu au départ.
Mais une fois que j’ai recommencé à faire du sport, j’ai retrouvé ma passion. J’ai remarqué que je progressais constamment lors des entraînements. La progression que je réalisais était addictive. J’en voulais toujours plus. Si je réussissais à marcher droit sur une ligne, alors je voulais aussi pouvoir le faire en marche arrière. Si je réussissais à monter des marches, alors je voulais aussi pouvoir le faire à cloche-pied. J’étais accro à cette progression. »
Body&Fit : Et quelques années plus tard, tu te retrouves aux Jeux paralympiques.
Fleur : « Mes premiers Jeux paralympiques sont arrivés bien trop rapidement. En 2013, j’ai terminé ma rééducation, en 2016, j’étais aux Jeux. Je me sentais très fière, car je pouvais montrer aux gens que j’étais de retour. Mais je m’étais tellement accrochée à la progression physique que j’avais négligé ma guérison mentale. Mentalement, j’étais vraiment en difficulté à mes premiers Jeux à cause de la pression et de toutes les sollicitations que j’y recevais. Je regarde donc ces Jeux avec un sentiment mitigé. J’étais fière des progrès physiques que j’avais réalisés, mais la partie mentale était très difficile à gérer.
Quatre ans plus tard, à Tokyo, je me suis sentie très différente. Je me suis sentie puissante. J’étais prête, j’étais impatiente et je ne pensais qu’à la victoire. J’étais prête, je savais qui j’étais, je savais pourquoi j’étais là. Dans ma tête, il n’y avait qu’une seule issue possible : gagner. Mon premier saut a finalement été suffisamment bon pour remporter l’or, c’est dire à quel point j’étais prête. »
Body&Fit : Qu’est-ce qui te rend heureuse en dehors du sport ?
Fleur : « J’aime aider les autres. Je veux apprendre aux gens que parfois, il est difficile d’avoir un handicap, mais qu’il y a encore d’innombrables possibilités. J’ai à cœur d’aider la jeune génération. J’ai moi-même eu très peur lorsque j’ai perdu mes jambes. J’espère que mes performances et toute l’attention qu’elles suscitent pourront faire en sorte que la prochaine petite Fleur ne ressente pas la même peur que celle que j’ai ressenti. Qu’elle ose encore rêver et entreprendre. Si je parviens à rendre les gens 1% moins effrayés, ce sera déjà une réussite pour moi. »
Body&Fit : Nous pouvons comprendre que tu aies eu peur lorsque tu as perdu tes jambes. Est-ce là le plus grand défi de ta vie ?
Fleur : « Je pense que reconnaître à quel point j’ai eu peur était encore plus difficile. C’était effrayant de le reconnaître, comme si c’était quelque chose de mauvais. J’ai vraiment dû apprendre que ce n’est pas grave d’être encore triste de temps en temps. Au début, je me disais toujours, non, allez, ça s’est bien terminé, continue simplement. Mais ça ne marche pas comme ça. J’ai dû apprendre à vivre avec, accompagnée par un psychologue du sport. Ce processus est allé de la guérison du traumatisme à la mentalité de gagnante. Tel a été mon revirement mental. C’est assez extrême, mais cela a duré six ans. »
Body&Fit : Peux-tu décrire ce que ça signifie pour toi d’être en forme, d’être « fit » ? Est-ce mental ou physique ?
Fleur : « C’est une combinaison des deux pour moi. Je pense que tu peux être physiquement en grande forme, mais si tu ne l’es pas mentalement, tu n’y arriveras pas. Tu ne pourras jamais donner le meilleur de toi-même. Les deux vont de pair. Si tu n’es pas mentalement prêt, cela se manifestera physiquement. Donc, je pense que pour moi, être en forme signifie se sentir bien dans sa peau. »
Body&Fit : Qu’est-ce qui te motive ? Quelle est ta plus grande source d’inspiration ?
Fleur : « Je puise ma motivation dans le fait qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir dans le domaine paralympique. Je pense que nous pouvons sauter beaucoup plus loin et courir beaucoup plus vite. J’ai l’honneur de pouvoir explorer cela. Je n’ai pas à suivre quelqu’un d’autre. Les projecteurs sont braqués sur moi. Je peux chercher comment aller encore plus loin. Comment franchir un nouvel obstacle. C’est très excitant. Je ne sais pas jusqu’où je peux aller. C’est l’inconnu qui me motive. Je veux le découvrir. »
Body&Fit : Cela semble aussi représenter une énorme pression sur tes épaules. Ou ne le vois-tu pas ainsi ?
Fleur : « Non, car personne ne sait jusqu’où nous pouvons aller. Ce n’est pas comme si quelqu’un l’avait déjà fait et savait comment faire. Je ne peux pas me tromper. Donc je vais simplement faire de mon mieux pour y parvenir, pour briser toutes les barrières. Et je ferai sûrement des erreurs, mais bon, il n’y a qu’une seule façon de le découvrir. Allons-y à fond, et ensuite on verra bien. »
Body&Fit : Peux-tu m’en dire plus sur tes entraînements ? Combien de jours d’entraînement as-tu par semaine ?
Fleur : « J’ai dix séances d’entraînement par semaine réparties sur six jours. C’est vraiment un emploi à temps plein. Le samedi est toujours libre, par contre. C’est vraiment une journée de repos pour moi. Je préfère donc aller tranquillement au cinéma plutôt que d’aller à une fête. C’est cet équilibre avec lequel j’ai parfois du mal. Quand mes amis vont à un festival ou à un concert, j’aimerais pouvoir y être aussi. Bien que je sache qu’aller voir un film au cinéma soit plus reposant et meilleur pour ma récupération. »
Body&Fit : Est-ce que tes hivers et tes étés diffèrent en termes d’entraînement ?
Fleur : « Oui, il y a une grande différence. En hiver, je travaille surtout sur les compétences de base et l’endurance. Cela signifie beaucoup de répétitions à la salle de musculation, beaucoup de mètres sur la piste et des pauses courtes. À mesure que nous approchons de l’été, je fais moins de répétitions et je fais des pauses plus longues. Cela me permet de mieux récupérer, afin de pouvoir tout donner pendant la course. »
Body&Fit : Et que manges-tu en tant qu’athlète ?
Fleur : « Mon régime alimentaire est franchement très simple. Je veille à manger suffisamment de glucides, de protéines et de légumes. Je mange beaucoup de flocons d’avoine et de fruits, comme des bananes. Pour moi, ce sont les compléments nutritionnels autour de l’entraînement qui sont les plus importants. Avant un entraînement, je consomme beaucoup de glucides, après un entraînement, je mange suffisamment de protéines. L’inverse serait un équilibre étrange pour moi. Je dois récupérer après un entraînement et avoir de l’énergie avant un entraînement, pas l’inverse. C’est un équilibre très clair pour moi. Avant un entraînement, je mange donc quelque chose de fruité, ou je bois une boisson sucrée. Comme ça je donne à mon corps le signal qu’il est temps de tout donner. Après un entraînement, je bois toujours des shakes protéinés. Ou je mange une barre protéinée, comme votre Perfection Bar Deluxe. De préférence celle aux cacahuètes, elle est tellement délicieuse. »
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